mercredi 29 juillet 2009

Enfants de chiffonniers à Ezbet El Nakhl...


Le bidonville d’Ezbet El Nakhl est situé au Nord-Est du Caire. Il compte environ 8.000 familles, dont la vie est directement ou indirectement liée au ramassage et au tri des ordures. Ce sont souvent des familles venues de la campagne, et plus spécialement de la Haute-Egypte, qui se sont adaptées à l’environnement urbain en répondant au besoin principal, le ramassage des ordures, dont l’ampleur augmente d’années en années.

Leurs conditions de vie sont très simples et les services proposés sont réduits : les habitants n’ont accès ni à l’eau courante (ils utilisent des pompes) ni à l’électricité. Au niveau sanitaire, les conditions sont déplorables du fait des déchets qui s’accumulent dans les ruelles et de leur fermentation naturelle (fumées importantes et toxiques). Petit à petit, on note des évolutions :
il y a une séparation entre le lieu de tri et le lieu d’habitation, de nouveaux bâtiments en briques se sont construits à l’intérieur desquels vivent plusieurs familles (habitat en haut et tri en bas). De plus, des enclos spéciaux sont créés pour l’amas des ordures non recyclables et pour les cochons.

La plupart des habitants de ce quartier sont chiffonniers. Ils vivent dans une situation de très forte précarité. Le salaire moyen pour les ouvriers chiffonniers est d’une quinzaine de LE (Livres Egyptiennes) par jour (2€). Les chiffonniers partent dès 5h du matin pour sillonner les rues du Caire, en fonction des quartiers qui leur sont alloués (à Ezbet, ce sont surtout les quartiers Est du Caire), et reviennent vers 12h. Certains repartent l’après-midi, et même le soir, pour voir s’il ne reste pas quelque chose à ramasser. Traditionnellement, ce sont les hommes qui collectent les ordures, emmenant avec eux les enfants, souvent les garçons, pour garder la charrette pendant qu’ils vont chez les gens. Quand les hommes rentrent, les femmes commencent le tri en séparant ce qui est recyclable de ce qui ne l’est pas (papier, verre, tissus, os, plastique, boîtes de conserve…). Ils revendent les matières recyclables après les avoir préparées (coupe, empaquetage…), donnent aux cochons les déchets alimentaires et entassent le reste.

L’école El Mahaba (« amour ») a été ouverte en 1989 dans le quartier, afin de permettre aux enfants de cette communauté défavorisée d’accéder à l’éducation. Cette année, l’école compte 1.720 élèves, 10 classes de jardin d’enfants, 28 classes de primaire et 7 classes de préparatoire. Au total, 136 personnes sont employées de l’école, enseignants, personnel technique, administratifs... Les enfants ont classe cinq jours par semaine, le vendredi et le dimanche étant jours de repos. Les cours commencent à 7h45 et finissent vers 15h00.

En dehors des cours, d’autres activités sont organisées : rencontres sportives (essentiellement des matchs de football) ; travaux de recherche sur la vie en Egypte ; fêtes (Noël et Nouvel An, Pâques, Fête des mères) ; sorties à l’extérieur (expositions, musées, Pyramides…). Au niveau du suivi médical, les enfants ont une visite générale en début d’année et le médecin est présent 3 fois par semaine pour assurer un suivi régulier.

Ezbet el Nakhl est le premier bidonville dans lequel Soeur Emmanuelle a travaillé en 1971. Elle y a d'abord vécu seule durant six ans puis rencontra, en 1977, Soeur Sara de la congrégation des Filles de Marie, qui assuma la charge des projets avec elle.

La congrégation des Filles de Marie est installée dans ce bidonville depuis plus d’une vingtaine d'années. Se sont alors ouverts les bâtiments du Centre Salam dans lesquels se trouvent actuellement un dispensaire, un centre pour enfants handicapés, un atelier de promotion féminine, des cours d'alphabétisation, des ateliers professionnels, un club social et un jardin d'enfants. Plus tard, une école fut construite, l'école El Mahaba. Cette congrégation a ensuite repris les actions de Soeur Emmanuelle, après son départ, Soeur Sara au Mokattam et à Maadi Tora, Soeurs Mareya et Demiana à Ezbet el Nakhl.
[texte et photos : Asmae]


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